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Une nouvelle porte vers l'aventure

Les jours se suivent et ne se ressemblent décidément pas.
Dès le lever, le temps était très frais et les nuages épais et bas. Le vent soufflait fort, malgré la faible altitude (le camping se situe à 451 mètres).

Quel temps !!!!

Dès le matin, l'agitation au sein du camping a déstabilisé Marius en raison des divers chargements et préparatifs d'autres randonneurs.
J'ai préféré attendre que le calme revienne pour bâter et préparer Marius et c'est en début d'après-midi que nous avons pris congé de Pascaline et Alain , non sans les avoir encore une fois remerciés pour leur accueil chaleureux et précieux conseils pour la suite de notre aventure.

J'appréhendais la suite car afin de m'éviter de faire un trop grand détour, j'avais la possibilité de raccourcir mon trajet par la traversée d'une rivière.

Marius n' a rien voulu savoir

Je me suis résigné au bout de plus de deux heures de négociations fermes et ayant usé de tous les stratagèmes afin d'encourager Marius a dépasser sa phobie de l'eau.
Tout comme certains d'entre nous grimpent affolés sur une table à la simple vue d'une petite souris, Marius a la phobie de l'eau, et je ne peux pas lui en vouloir, c'est incontrôlable pour lui. Je n'ai donc pas insisté, il prendra confiance au fur et à mesure.
Une vieille dame a assisté à la scène et a tenté de m'aider , mais a fini par conclure que d'après le regard noir de Marius, dans lequel elle lisait de la colère, il ne fallait plus insister.



J'ai donc rebroussé chemin, et deux solutions s'offraient alors à nous:
Soit je perdais une heure a revenir sur nos pas et reprendre le trajet initial, soit j'empruntais une passerelle non loin d'ici.
Là encore, j'ai hésité car elle était très étroite et semblait ne pas être adaptée au gabarit de Marius.

Une réserve d' eau originale

Finalement, la traversée s'est déroulée sans encombre et nous sommes arrivés au camping de Bezaudun Sur Bine, en terre huguenote, où là encore, nous avons longé de petits cimetières, tels le protestant à côté duquel nous avions déjeuné hier. Pour la petite histoire, jadis, les protestants n'avaient pas le droit d'inhumer leurs défunts dans les mêmes terres que les catholiques, ils ont donc construit les leurs à l'écart de tous les lieux de cultes qui n'étaient pas les leurs, ainsi, au détour des chemins, il n'est pas rare de voir une petite clôture de pierres sèches délimiter les sépultures.

Nous avons repris le GR9 et à nouveau, pour notre plus grand plaisir, nous avons fait la joie, l'admiration et les questions des touristes ou promeneurs que nous avons croisés.
J'ai même rencontré un marchand de fruits et légumes très sympathique qui a offert des carottes à Marius!
Des carottes pour la route

Le GR9 traverse souvent des aires naturelles de pâturages et nous nous sommes retrouvés parmi des vaches et leurs veaux, sans que cela ne perturbe ni les uns, ni les autres!

On va voir les vaches ??

Seulement voilà, à 17h15, nous n'avions pas fait un dixième du parcours initialement prévu pour la journée. Je me suis alors rappelé qu'Alain et Pascaline m'avaient conseillé d'emprunter un chemin. Bien qu'à fleur d'un ravin, il était tout à fait praticable pour Marius et moi.
C'est en voulant passer entre deux sapins que Marius a dérapé et a entamé sa chute vers ce ravin vertigineux. Je l'ai vu partir de l'arrière, j'ai tenté de le tirer mais plus je le faisais, plus il était entraîné par le poids des sacoches et je ne pouvais plus le retenir.
J'ai alors essayé de le débâter, le chargement a dégringolé et Marius a encore plus été déséquilibré.
A force de l'encourager, et de lui donner toute mon énergie, nous avons réussi à reprendre le chemin.
J' avais le vertige avant cet incident

100 mètres plus loin, je l'ai attaché et suis revenu sur mes pas pour descendre récupérer tout le chargement au fond du ravin.

Bon ben y a plus qu' à tout remettre

J'ai calmé et rebâté Marius et nous avons décidé de mettre un terme à l'étape du jour quand nous avons aperçu une ferme.
Là encore, nous avons été chaleureusement accueillis et hébergés par les habitants de ce charmant endroit, Henriette et , picards d'origine venus passer leurs vacances. J'ai passé en leur compagnie une très agréable soirée, riche en émotions que j'ai eu le plaisir de leur faire partager.

Peu à peu, je relâche la pression et je réalise combien les liens entre Marius et moi se resserrent chaque jour d'avantage. Notre relation est quasiment fusionnelle surtout depuis cette terrible épreuve. Je remarque que dès que je quitte son champ de vision ou qu'il ne sent plus ma présence, il s'affole, tout comme je l'ai trouvé en train de faire demi-tour alors que j'étais au fond du ravin à ramasser les sacoches. Je me rends compte que j'aurais tout donné pour le sauver de ce précipice tant nous sommes proches et de plus en plus complices. Même si j'ai eu très peur pour Marius, je sais désormais que tous les risques que j'ai pris pour lui valent le coup!


Il paraît dérisoire de dire que nous ne sommes pas en haute montagne, en effet, le col de la Chaudière n'est qu'à 1000 mètres d'altitude et nous sommes arrivés à Fondoresse (chez Henriette et Jean-Philippe) à 849 mètres. Et bien que les sentiers soient balisés et adaptés à la randonnée, les accidents peuvent survenir n'importe où, n'importe quand et aux plus chevronnés d'entre nous. Ainsi les guides les plus aguerris dévissent-ils des plus hauts sommets, malheureusement.

Demain, je compte rallier Saint-Nazaire, soit environs 17 km de marche.
Pour l'heure, l'émotion est encore trop forte pour prendre du recul sur cette journée.
Plus de peur que de mal.

A demain!

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Je viens à peine de terminer de rédiger.
En fait, je ne peux plus vraiment dire que je rédige.
Je n'ai quasiment pas lu mes notes prises à la volée, dans le silence presque recueilli de notre conversation téléphonique.
J'ai enfin compris ce lien ténu qui vous unit, Marius et toi.
Je suis très émue.
Des bizettes.

Anonyme a dit…

j ai partagé ta frayeur et instinctivement j ai fermé les yeux quelques secondes ; fais un gratouillis de ma part à MARIUS, dis lui qu on est avec lui, et avec toi dans cette aventure

Anonyme a dit…

Salut à vous !
Quelle aventure ! j'espère que tout va bien aujourd'hui et que vous repartez plus motivés que jamais, mais je n'en doute pas...
Bises à Marius !

Anonyme a dit…

Et bien dis donc très belles photos.Marius à peur de l'eau ?
Beau camping et qu'elle piscine.
Ahh ces touristes toujours très curieux.
Marius est tombé dans un ravin !!! Pfff heureusement que tu as su l'en ressortir . Pôv Marius et toi aussi qu'elle chance vous avez eue.Aller je vous souhaite une bonne continuation. Bisous saxo

Anonyme a dit…

Heureux que vous vous soyez sortis de cette glissade indemne, je vous souhaite bon et tranquille chemin pour demain, caresses à Marius.

Anonyme a dit…

bravo pour ce site, c'est magnifique... Ma jument et moi partageons votre frayeur, nous avons aussi chutés dans un ravin vers saint nazaire...
Bonne continuation à vous!!

A propos de nous...

Depuis huit ans, se promène sur les sentiers de la Drôme Provençale un jeune bourricot répondant au doux nom de Marius... Au bout de la longe ... votre hôte. Il y a quelques temps, à la croisée d'un chemin, nous avons fait la rencontre de Bandit et Joëlle. Depuis nous ne nous quittons plus et partageons chacune de nos balades... Chaque année, nous associons nos périples de plusieurs centaines de kilomètres à une cause, une action caritative. Ainsi, après avoir récoltés des fonds en 2008 pour la lutte contre la Mucoviscidose, nous avons renouvelé notre action en 2009 puis en 2010 pour Gabriel, un petit garçon polyhandicapé de Condorcet dans la Drôme.

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